Le Polonais de 38 ans interpellé après l’enlèvement et le meurtre de la jeune Chloé, 9 ans, à Calais, a reconnu «immédiatement» son«implication dans le meurtre de l’enfant» lors de sa garde à vue, a déclaré jeudi le procureur de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Valensi.
L’homme avait été remis aux autorités de son pays le 27 mars 2014, après l’émission d’un mandat d’arrêt européen, a ajouté Jean-Pierre Valensi, lors d’une conférence de presse. A ce sujet, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait déclaré la veille qu’une «discussion [était] en cours avec les autorités polonaises de manière à établir les conditions dans lesquelles cette interdiction du territoire a été enfreinte par le criminel en question».
Le jour des faits, «le suspect était arrivé le matin même à Calais en provenance de Varsovie, dans le but de se rendre en Angleterre chez sa sœur», a expliqué le procureur de Boulogne-sur-Mer. Selon le témoignage du suspect, la jeune Chloé l’aurait arrosé avec un pistolet à eau et il l’aurait empoignée à la gorge, ce que confirment les premiers éléments de l’enquête, selon Jean-Pierre Valensi. Ceux-ci ont en outre montré que Chloé, dont le corps porte des traces de strangulation, a également été victime de violences sexuelles. L’homme a également reconnu avoir violé l’enfant, selon des sources proches de l’enquête. Il devrait être mis en examen pour enlèvement suivi de mort et viol sur mineur de moins de 15 ans.
La ville de Calais était en deuil jeudi, au lendemain de la mort de la petite fille, retrouvée nue et sans vie dans un petit bois, alors que la garde à vue de son meurtrier présumé, interpellé près des lieux du crime, se poursuivait.
Les policiers avaient été alertés la veille après la disparition d’une enfant signalée vers 15 h 30, rue Bossuet, à Calais. Elle «jouait à l’extérieur avec une camarade lorsqu’un homme aurait surgi et l’aurait saisie pour la contraindre à monter dans un véhicule de couleur rouge», expliquait alors le parquet.
Les parents ayant immédiatement signalé au commissariat la disparition de leur fille, «toutes les patrouilles étaient mises en alerte». Selon la sénatrice et maire de Calais, Natacha Bouchart, c’est «en faisant une ronde» que «l’adjoint à la sécurité de la ville a retrouvé un véhicule rouge vide, immatriculé en Pologne, à l’arrière du bois Dubrulle, dans le nord de la ville» et a appelé les forces de l’ordre.
«Calais est en deuil», a-t-elle écrit jeudi matin sur Twitter, annonçant qu’une marche blanche débutera ce jeudi soir, à 18 heures, à partir de l’hôtel de ville.